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I. GUAITELLA (a)
I. GUAITELLA (b)

"L’incarnation du discours politique. Quelques observations sur le corps parlant des politiques et son inscription sémiotique dans les espaces médiatiques contemporains"

 

L. Fauré, A. Richard, M. Sandré, Praxiling UMR 5267 CNRS & UPV Montpellier

 

Résumé :

La communication repose sur une présentation synthétique de travaux en cours menés dans le cadre de l’OPMÉ (Observatoire des pratiques médiatiques émergentes), et notamment au sein de Praxiling. En appui sur un certain nombre de réflexions antérieures (Barbéris et Siblot, 1989 ; Fauré 2010 ; Sandré, 2011 ; Richard, 2014) on s’efforce d’articuler analyse du discours et linguistique interactionnelle et, dans ce cadre, plus précisément les paradigmes praxématiques, ceux des criticaldiscoursestudies (désormais : CDS) et de l’ethnométhodologie. Au principe de l’exposé– programmatoire –, on développera quelques pistes d’étude des corps communicants des personnels politiques médiatisés comme focus du regard spectatoriel (télévisuel ou sur les circuits du net et autres réseaux sociaux). L’enjeu de l’analyse consiste à observer les mises en scène des corps à la fois dans leur agitation et dans leur contention, en tant qu’ils affichent un certain rapport (jusqu’à un mode de production) au discours politique et institutionnel. La fascination pour le corps des décideurs ou des leaders en ce domaine relève d’une articulation bien connue mais assez peu exploitée analytiquement – au-delà des interprétations en termes classiques d’ethos et d’actio – entre logiques rationnelle et émotionnelle : il s’agit très souvent du reste d’exhiber à des fins stratégiques une dissociation dont la pertinence est désormais explicitement relativisée (Damasio, 1994 ; Plantin, 2011). Les manifestations corporelles – notamment gestuelles – valent en effet pour une société donnée, ce qui leur assure une inscription sémiologique mais n’en relèvent pas moins, toutefois, aussi du pulsionnel. Il convient par conséquent de rendre compte de l’ambivalence de leur statut caché/montré dans l’accompagnement-accomplissement séquentiel des discours. Si les mouvements posturaux gestuels sont en effet en partie (auto)réprimés-censurés dans certaines situations de communication institutionnelle et médiatique, ils n’en sont pas moins de plus en plus exhibés dans certains autres, comme manifestations de proximité et de recherche de popularité.

Après un premier cadrage théorique, l’examen passera en revue un certain nombre de pratiques d’exhibition et de tenue des corps dans l’espace public médiatique, en particulier en dehors des plateaux de télévision, avant d’en examiner le lien à leurs fonctionnements acoustiques (voix souriantes et émotionnées, formes exclamées…) dans trois études de cas et d’en venir à la formulation de propositions plus praxématiques sur la teneur affective des actualisations polyorganiques (discours, voix, gestes, mimiques, postures) dans leur rapport à l’endothème (épaisseur actualisatrice, mise en inconscience pratique d’où procèdent à la fois les programmations signifiantes et leurs tensions internes : Lafont, 1994 : 62).

Laurent FAURE

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