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Résumé de la journée.

Rédigé par Morgane Belhadi

Master Recherche Information-Communication

Institut de la Communication et des Médias
Université Paris 3 Sorbonne-Nouvelle

• I. Poggi : Multimodal communication in political debates. How your body may enhance your power and lower the other's

 

Two ways to have the power : raise yours, lower the others'.

 

How to discredit the others' power ?

In political discredit, politicians are attacked for three dimensions of their image :

- Competence (if she/he is skilled and trustworthy, or on the opposite stupid and ignorant).

- Benevolence.

- Dominance.

Importance of logos, pathos and ethos.

 

Discredit can be made by the ridicule : making fun on someone is a communicative act and effective when it means : I'm superior to you, you worth nothing, you're not interesting and the audience feels superior to the victim too. Their are many cases of ridiculizations in political debates.

 

The case of parody :

Parody is really close to caricature. It can be defined as a multimodal caricature.

You have to singles out the most characterizing features of a victim, via imitation, allusion and the use of cultural references (to make inferences, shared knowledge is necessary).

The ingredients of a parody : sitorted imitation to highligh the ridicule, inferences, negative evaluation about benevolence/competence/dominance, to find stereotypes about the victim, and of course allusion, humour and political points.

 

Example : parody of Alemanno, Mayor of Rome in 2012, incapable of preventing from snow in Rome.

A comedian made a parody of him.

In the non verbal point of view : the comedian wears a Centurion costume, a job for popular Romans, which means Alemanno is not a brillant person : his ridculed feature is dominance.

To conclude : parody highlights the deep negative features of the person, how the politician really looks from the inside, in the psychological way.

 

The notion of charisma (Weber) is a peculiar type of dominance :

Charisma of the mind (ideas, discourses), of the body. It can be one or the other or both.

Conditions to get charisma : pathos (empathy), ethos (benevolence, competence, dominance), emotional inductions effects.

The case of a charismatic voice and how it is related with the political discourse : the example of Bossi in Italy.

• D. Duez : Les fonctions de la parole en politique.

 

Pauses rhétoriques (O'Connell, 1978) : l'étude sur la lecture d'un épître par des amateurs et des comédiens a révélé que les comédiens marquaient bien plus les pauses.

 

Références bibliographiques :

- L'art oratoire du Président de Gaulle, Léon, 1971.

- La communication politique de Gerstlé

- Les variables temporelles d'après Grosjean, 1978.

 

Question : le discours politique, un style ?

Les acteurs politiques dominants dans les années 1960 possédaient pluysieurs caractéristiques discursives qui les différenciaient des outsiders (à l'époque : Mitterrand, dont le style aura bien changé une fois président) : présence de pauses, longues fréquences, vitesse d'élocution.

En 1988, Mitterrand se présente aux élections en tant que président-candidat (temps de pause important, hiérarchie dans le discours...), alors que Giscard s'était présenté sept ans plus tôt en candidat-président : la nuance est d'importance.

Chirac fera de même et fera une bonne utilisation de la stratégie du silence, contrairement à Jospin.

 

5 styles discursifs (the five clocks, Joos, 1952) : intimate, casual, consultative, formal, frozen.

• P. Martin, La parole des politiciens : comment la prosodie les différentie... ou pas

 

La prosodie concerne un aspect dynamique temporel des syllabes qu'on ne retrouve pas à l'écrit (malgré la présence de la ponctuation). On peut distinguer plusieurs blocs prosodiques.

Certaines prosodies ne sont pas conformes à la syntaxe habituelle.

Contours conclusifs : fin de la prosodie.

La prosodie varie selon le contexte : meetings, interviews télévisées... En effet, lors des meetings, on trouve plus d'accents, de pauses, beaucoup de descentes (mais dont on attend tout de même une suite)... Le débit serait-il proportionnel à la grandeur de la salle ?

 

Les contours descendants donnent un caractère impératif au discours (ex : Manuel Valls lorsqu'il dit "Aimez la France").

Chez Hollande, ce qui frappe, c'est le nombre important de ses congruences. Ex : "A Léonarda [long silence] ... et à elle seule".

Sur le corpus étudié, de manière générale : très peu d'allongements, plusieurs chutes brutales pour Valls et Mélenchon mais compensées par des accents variés.

 

En conclusion : ce qui différencie les acteurs politiques, c'est plus le type de salle que leur appartenance politique.

• I. Guaïtella : Rôle des « éminences » gestuo-vocales dans le savoir-faire discursif des hommes politiques.

 

Les accents sont perceptibles par le biais de la prosodie et de la gestuelle (la gestuo-vocale).

Repérer les récurrences entre les acteurs politiques.

 

Le discours en politique possède trois niveaux :

- Le style (l'image du politique)

- Les propos tenus

- Et les productions orales continues (au sens le plus étroit du terme).

 

Corpus : discours télévisés, et entretiens télévisés ou retransmis. Personnalités étudiées : De Gaulle, Marchais, Mitterrand, Chirac, Sarkozy, Hollande, Ayrault.

 

La question centrale est de voir comment la prosodie et la gestuelle sont corrélées. Il faut donc à la fois étudier la variation intonative ascendante/descendante, la dimension affective et émotionnelle, les pauses,... ainsi que les sourcils, les clignements d'yeux, la tête, les mains, le buste et les mouvements y relatifs.

 

Exemples : De Gaulle est connu pour l'élévation de sa voix et ses gestes lyriques, Ayrault pour ses gestes fermés qui ne lui confèrent pas une image très positive (repli sur soi).

 

Dans le discours, plusieurs facteurs contribuent à constituer le style du politique :

- les pauses sont importantes pour bien réaliser son éminence

- les gestes doivent être synchronisés

- et ils doivent être synchronisés par rapport à la prosodie.

 

Ouverture :

L'influence des conseillers en communication ne conditionne-t-elle pas les gestes des politiques ? Face aux multiples influences auxquelles le politique est désormais soumis (critique des médias, de ceux qui les parodient, etc. et pas uniquement conseillers en communication), sa personnalité propre ne suit pas toujours...

• L. Fauré, A. Richard, M. Sandré : L'incarnation du discours politique : le corps parlant et son inscription sémiotique dans les espaces médiatiques contemporains.

 

Corps communicant & sujet parlant.

Au sein de la linguistique discursive et conversationnelle, attention portée au discours et à la praxématique (école de Montpellier).

 

L'actualisation discursive (le passage à l'action) est polyorganique : il arrive avant le multimodal, avant la délivrance du sujet de son message linguistique.

 

La gestualité imitative (played enacted uterrances) :

Elle permet de façonner un événement, à travers la gestuelle.

Ex : réaction d'Hillary Clinton sur la photographie The Situation Room (2011) ; les nombreux gestes de Bruno Duvic pendant sa revue de presse sur France Inter.

 

Occupation de l'espace par le corps :

Ex : Sarkozy occupe l'espace lorsqu'il délaisse un moment Angela Merkel pour se diriger vers des journalistes français et répondre à leurs questions.

 

Le (sou)rire :

Mimique visuelle et éléments voco-acoustiques (Cosnier et Brossard 1984, Aubergé et Cathiard 2003, Kerbrat-Orecchioni 1992).

Exprimer des émotions et des sentiments, montrer une image positive de soi, avoir un rire sarcarstique... Les rires et les sourires sont des manifestations spontanées ou calculées des politiques.

--> Voir article publié en 2011.

 

• I. Guaïtella : Symboliques et langages sous-jacents aux campagnes politiques : l'étude des professions de foi en France lors des présidentielles de 2007 et 2012.

 

Ouvrage de référence : Oralité et gestualité.

 

- 2007 : importance des vêtements des candidats, de l'utilisation des couleurs (orange, couleurs du drapeau...).

- 2012 : pas vraiment de signes particuliers, diminution des excentricités qu'on trouvait en 2007, les couleurs font référence à des valeurs plus traditionnelles.

 

Conclusion :

On trouve peu de variabilités entre les profils, et peu de distinction entre les candidats en 2012.

On peut supposer que les couleurs disposent d'un contenu symbolique (signe de ralliement).

• F. Hirsch, F. Perea, A. Steuckardt, B. Verine : Rythme et ethos. Le cas de l'interview donnée par DSK à Claire Chazal suite à l'affaire du Sofitel.

 

Ouvrage collectif à paraître : Les émotions en politique.

 

Comment le rythme contribue-t-il à la construction de l'ethos ?

Voir Aristote, Rhétorique III et ce qu'il dit sur l'actio : « Cette action réside dans la voix [...] intonation [...] harmonie [...] rythme ».

 

Corpus : interview sur TF1 de DSK face à Claire Chazal en 2011.

Deux moments de l'interview sont comparés :

- Dans le premier moment, lorsqu'il doit s'expliquer sur l'affaire du Sofitel, DSK fait beaucoup de pauses.

- Dans le deuxième moment où il évoque la crise économique, sa vitesse d'élocution est bien plus rapide.

 

On distingue plusieurs types de pauses : celles annonçant une hyperbole, celles annonçant une nomination problématique (mise en scène d'hésitation, par l'utilisation des silences).

 

La dimension intersubjective est elle aussi déterminante dans le discours, les pauses et les moments d' « hésitations » - si l'on peut parler d'hésitation – choisis.

 

• Discussion conclusive

 

Quelques remarques :

 

La parole présidentielle est de plus en plus dialogale, directe. Cette impression s'explique par plusieurs facteurs :

- Changement de perception de la fonction depuis l'arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy. Les hommes politiques sont bien plus préparés pour leurs allocutions.

- Les journalistes se montrent sans doute plus pugnaces, ils interrompent les politiques plus fréquemment qu'auparavant. Ex : malgré sa fonction de président de la République, François Hollande fut très interrompu lors de son interview à France Inter en janvier dernier. Contre-exemple : Poutine, qui n'est jamais interrompu et semble « insondable ».

 

Mais les politiques, en étant bien moins préparés, n'étaient-ils pas plus authentiques ?

Dans le même temps, avant que la communication politique n'advienne, la presse était beaucoup moins indépendante du pouvoir – les politiques étaient avertis à l'avance des questions qui leur seraient posées, ce qui contribue à moins de spontanéité ou de prises au dépourvu.

 

Il semble donc que la communication politique soit plus offensive aujourd'hui.

 

Le caractère de désacralisation du politique et les critiques auxquels il doit faire face sont peut-être dûes à notre tradition monarchique que, de manière inconsciente, l'on regretterait en partie...

 

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